L'accouchement



Si vous suivez un peu mes tribulations, vous étiez au courant de ma grossesse. Je l’évoquais notamment dans ces deux articles : mes favoris d'octobre, look graphique et confortable.
Depuis, mon enfant est arrivé. Comme toutes les femmes enceintes, j'ai été confronté à l'avant, au pendant et à l'après accouchement. C'est notamment vers la fin de ma grossesse que je me suis rendue compte du manque d'article au sujet de l'accouchement. Pas du manque de retours sur expériences personnelles, plus ou moins positives d'ailleurs, mais du manque de retours didactiques. De retours dont le but serait de partager des astuces, des conseils, tout ce qui a pu aider à vivre cet évènement positivement.
Je vous propose donc aujourd'hui 14 astuces qui m'ont aidé à faire de mon accouchement un moment heureux et serein. Évidemment, ce retour s'appuie seulement sur mon propre vécu, bien loin de moi l'idée de juger l’expérience d'autrui. Au contraire, je serai ravie d'ouvrir une discussion en commentaires sur le sujet. N’hésitez donc pas à nous faire votre retour, nous donner vos guides d'un accouchement serein, bref ce qui a fonctionné ou pas pour vous !


Le déclenchement du travail
Tout d'abord, la plus grande appréhension à laquelle j'ai été confrontée s'est cristallisée autour du début du travail. Ce moment où le processus d'accouchement se déclenche, si difficile à prévoir, le plus souvent inattendu. Allait-il survenir la nuit, la journée ? Allais-je être seule à ce moment là, mon compagnon serait-il présent pour m'accompagner à la maternité ? Quand partir ?

Lâchez prise
Un bon moyen de canaliser cette peur de l'inconnu est de commencer par accepter de ne pas avoir le contrôle. Fait intéressant, c'est en réalité le bébé qui a ce "contrôle", car il produira l'hormone déclenchant l'accouchement !

Renseignez vous
Ce travail d'acceptation n'est pas évident, mais il peut être facilité par une bonne connaissance et une bonne compréhension des phénomènes physiologiques à l’œuvre au début du travail. Ainsi, parée de votre liste des différents motifs de consultation, vous pourrez par la suite plus facilement évaluer les manifestations ressenties et agir en conséquences. 

Faites vous confiance
Cette base théorique sera aussi le socle qui vous permettra d'interpréter votre ressenti. Vous connaissez votre corps et sa manière de gérer la grossesse. Cela peut paraître simpliste mais le jour J vous ressentirez un pressentiment, une légère différence : la fréquence des manifestations physiques et leur intensité vous alerteront. Dans mon cas, la veille au soir, j'avais l'intuition naissante que le travail débuterait au petit matin. Les événements m'ont donné raison et finalement, tout a été plus simple qu'envisagé. Le moment venu, j'avais l'intime conviction que le processus avait débuté et qu'il fallait se rendre à la maternité. Si de votre côté, le doute persiste, n'hésitez à appeler la maternité ou y aller tout simplement !

Visualisez
Une fois prise en charge, vous êtes face au constat suivant : le jour de votre accouchement, cet événement pour lequel vous avez ou non construit tant de représentations, est arrivé ! Cela peut être déstabilisant. Afin de vivre cette journée le plus sereinement et positivement possible, je pense qu'il est bon d'avoir visualisé son déroulement. Que cela soit seule chez vous, en discutant avec votre partenaire, des amis, votre famille ou en ayant suivi les cours de préparation à la naissance, etc... Tous ces petits moments vous ont en fait préparé mentalement pour le grand jour. Les choses se passeront sûrement différemment, mais ces minis répétitions vous ont permis de vous confronter émotionnellement à vos peurs, à vos  représentations. Ce travail vous permettra de limiter panique et stress inutile le jour J.


La douleur et le travail
 
Vaste sujet, souvent le point d'articulation de toutes les appréhensions voire les angoisses autour de l'accouchement. Cependant, gérer la douleur fera toute la différence et vous verrez qu'avec quelques astuces, le tout devient vite beaucoup moins insurmontable.
Les points abordés ci-dessus restent totalement transposables à cette thématique. Ainsi plus vous êtes renseignée sur la physiologie des contractions, des raisons de la douleur, plus vous aurez la sensation d'être en contrôle et de comprendre votre corps. A mon sens, c'est LE moyen de moins subir la douleur et de la transformer en force

Accepter
La douleur a un sens.
Un sens physiologique : votre corps est en train de se préparer à sortir un bébé de votre utérus. Cette douleur est aussi une alerte, elle annonce la progression et l'évolution du travail.
Un sens symbolique : la douleur peut revêtir une fonction de processus, accompagner le "devenir mère". Remarquez les témoignages de certaines femmes qui, pour des raisons médicales, n'ont pas eu à gérer cette douleur, sa temporalité (souvent longue) et qui se sont retrouvées projetées mère, un enfant dans les bras.
La douleur sera donc présente et forte. Certainement même d'une intensité que vous ne soupçonniez pas. Cependant, elle a un sens et une durée. Vous ne souffrirez pas autant sur le long terme. 
Le meilleur conseil que je puisse donc vous donner est d'accepter. Accepter cette douleur, dans sa globalité. Vous verrez que l'accepter vous permettra de ne plus la subir. Vous n'êtes plus passive, vous devenez actrice de votre accouchement et de vos efforts.

S'abandonner
Une fois que vous avez modifié votre état d'esprit pour faire de cette douleur une force, vous constaterez qu'il est plus aisé de s'abandonner. Rien de plus difficile et fatiguant que de lutter contre une douleur, contre son corps, ou contre soi-même. Croyez-moi vous n'avez pas le temps ou l'énergie à ce moment là pour être votre premier ennemi.
Laissez faire votre corps, faites lui confiance. Paradoxalement, même si votre tête ne sait pas dans quoi elle s'engage, votre corps lui "sait" ce qu'il doit faire. Accompagnez le dans son processus. Vous constaterez combien il est apaisant de se positionner ainsi face à soi-même. Le travail se déroulera alors beaucoup plus sereinement et positivement.
Maintenant que vous êtes votre propre alliée, votre propre soutien,  laissez vous guider et accompagner dans cette épreuve par votre compagnon, votre famille, l'équipe médicale. Acceptez toutes volontés de leur part de vous venir en aide. 

S'écouter
Vous êtes la femme de la situation ! Ainsi ne suivez que vos envies et pressentiments. Vous saurez mieux que quiconque ce qu'il vous faut et quand il vous le faut ! Vous avez faim, vous avez envie de vous installer dans une certaine position ? L'équipe vous invite à poursuivre le travail sans assistance médicale mais vous avez atteint votre limite ? Vous avez mal quelque part ? Vous souhaitez vous faire réexaminer ? Décidez de tout et n'hésitez pas à vous imposer. Après tout, il s'agit de votre moment, de votre accouchement !

Communiquez !
Nous ne sommes pas tous égaux devant la douleur. Ainsi, il est très important que vous n'hésitiez pas à communiquer votre douleur à votre accompagnant et surtout à l'équipe soignante. Reportez vous toujours à cette graduation subjective : à combien j'évalue ma douleur ? 
Gardez à l'esprit que les soignants ne ressentent pas votre douleur et que par conséquent, ils peuvent difficilement se la représenter. Ne faites donc pas comme moi, ne sous-estimez pas l'intensité de vos contractions !

Respirer
Afin de limiter le ressenti de la douleur, de tenir moralement et physiquement dans le temps face à l'accroissement de la fréquence et de l'intensité des contractions, je vous recommande de capitaliser sur des techniques de respiration.
Comment j'ai procédé ? Tout simplement en expirant doucement, quitte à forcer l'expiration, durant toute la contraction. Cela m'a permis de canaliser toute la douleur et de l'expirer au fil de la contraction. De cette manière, vous dirigez et transformez l'énergie dégagée par la douleur en force active. De nouveau, vous ne subissez plus le processus, vous l'accompagnez.
Egalement, en pariant sur votre respiration et plus précisément l'expiration, vous vous assurez une meilleure oxygénation du corps. En effet, l'inspiration est un réflexe respiratoire. Même si vous avez l'impression que vous ne pourrez pas reprendre votre souffle, votre corps s'en chargera. A contrario, l'expiration, une expiration efficace, n'est pas un réflexe. Vous avez donc la possibilité de soutenir votre corps en exagérant l'expulsion de l'air. Plus détendue, vous ressentirez de fait moins la douleur.
Enfin, avoir un impondérable, procéder toujours de la même manière, vous aidera à canaliser la douleur et vos doutes. Vous garderez ainsi mieux votre calme et surtout plus longtemps. En vous concentrant uniquement sur l'expiration, vous court-circuitez tout processus de pensées. Vous amenez alors votre corps dans un état modifié de conscience, presque hypnotique. Et pour ne rien gâcher, ces états sont connus pour leur effets antalgiques. Voyez plutôt ces opérations réalisées grâce à l'hypnose, sans recours à des anesthésies générales !

Vous en êtes capable !
Oui, simple mais efficace !  L'auto-suggestion et la pensée positive vous feront tenir lors de ce marathon. Ne sous-estimez pas leur impact sur votre esprit et donc sur votre corps. De grands sportifs se dopent à ces grands principes dans leur préparation et les résultats sont probants.
Durant tout le processus, j'ai été mon premier coach, à m'encourager, me féliciter des étapes passées. N'hésitez donc pas à vous booster ! On se focalise exclusivement sur du positif et on oublie tout propos potentiellement négatif, toutes phrases commençant par des "et si...". Privilégiez des phrases du type : je peux le faire, j'en suis capable, je suis forte, je suis une guerrière, je ne lâcherai rien !
Ce mode de pensée m'a aussi aidé lors de la phase de poussées à ne pas me décourager et à poursuivre mes efforts. Vous seriez surprises de l'énergie et de la force que l'on est capable de déployer face à la douleur, face à l'enjeu que représente la naissance et l'expulsion de son bébé.


La naissance
Durant la grossesse et en début de travail, nos préoccupations peuvent aussi se centrer sur l'après : la rencontre avec notre enfant, l'inconnu, le changement de rythme, le retour à la maison. Ces dernières s'accompagnent  évidemment de questionnements autour du nouveau statut de parent, de mère. Vous verrez qu'une fois la dilatation du col terminée, vous n'êtes plus confrontée à ce type de problématiques. Cette dernière phase, plus courte, est plus simple à appréhender. Tout s'enchaine très vite. On se retrouve rapidement plongée dans l'action. En fonction de la durée du travail, un certain empressement de voir s'achever l'accouchement facilite aussi la mise en route des poussées.

Visualisez
Ici encore, la visualisation de son corps, de son périnée afin de pousser le plus efficacement possible jouera un grand rôle. Même si vous avez choisi la péridurale et que vous ne sentez plus le bas de votre corps, faites vous confiance. Visualisez les contractions et dirigez toute votre énergie vers votre périnée. Votre corps répondra à cette intention, même si vous ne le ressentez pas directement. Faites le test avec un membre visible, comme par exemple un pied. L'intention de le bouger provoquera un mouvement, même si vous ne le sentez absolument pas !

Respirez
Comme décrit précédemment, la respiration joue un grand rôle dans la gestion de la douleur mais également, et c'est ce qui nous intéresse dans cette partie, dans la gestion de l'effort. Me focaliser entièrement sur ma respiration et les directives de l'équipe médicale, me couper de toutes réflexions annexes, m'a permis de potentialiser les poussées et d'être endurante dans l'effort.
Comme appris durant les cours de préparation à la naissance : inspirez longuement et bloquez votre respiration le plus longtemps possible sur la contraction. Essayez de ne pas vous crisper afin de ne pas vous retrouver avec l'impression de manquer d'air. Vous pourriez être surprise de votre capacité à retenir votre souffle ! A plusieurs reprises, je me suis amusée de ma résistance à l'apnée, me demandant combien un chronomètre aurait affiché au compteur !

Ne perdez pas patience
Au fond, le plus gros de l'effort se fait à la fin. Et ce n'est pas toujours évident de se mobiliser après des heures de travail et une fatigue plus ou moins installée. On peut alors avoir envie de précipiter le processus, s'énerver quand la progression n'est pas celle que l'on attend et finalement, perdre en efficacité. Dans ce cas, essayez le plus possible de garder votre calme, d'imposer des pauses entre les poussées à l'équipe médicale. Gardez confiance en vous et continuez l'excellent travail que vous êtes en train de faire ! Comme je vous le disais : vous en êtes capable !

Ne le retenez pas
Au cours de mes nombreuses recherches, j'étais tombée sur un témoignage et sur un point très intéressant soulevé par une sage-femme. Cette dernière avait mis en lumière un processus, sans doute, récurrent et qui limite l'efficacité de vos poussées : retenir votre enfant. En effet, lorsque l'on sent la fin de l'expulsion arriver, les appréhensions passées peuvent resurgir et la confrontation avec la rencontre imminente, avec l'après peut déclencher une volonté consciente ou non de retenir notre enfant, de retarder la naissance. Par conséquent, afin de faciliter le passage, poussez et ne le retenez pas symboliquement donc physiquement. Laissez le sortir, venir au monde, vous rencontrez.


Pour conclure, souvenez vous qu'il s'agit d'un processus tout ce qu'il y a de plus naturel. Certes, ce n'est pas un moment anodin. L'accouchement reste un moment particulier, qui peut engager des soins plus poussés. Cependant, or problématique médicale spécifique, et si vous faites le choix de vous connecter à votre corps et à vos ressentis, tout est généralement plus simple et intuitif qu'il n'y parait. J'avais à cœur de partager avec vous une autre manière de percevoir et vivre l'accouchement, car cette dernière m'a véritablement porté. Elle m'a permis de transformer cette expérience en un moment, éminemment positif et serein. Egalement, je n'ai aucunement subi mon accouchement, ce qui me laisse un souvenir presque banal, loin de tout tragique et traumas. J'ai accouché de mon premier enfant tout simplement.


J'espère que ce retour sur expérience vous aura plu, intéressé, apporté quelque chose. N'hésitez pas à partager et commenter  toutes réflexions sur le sujet ! 

En tout cas, belle semaine à tous et à très bientôt!

Crédits photographiques : Féminarrer (2017), sources internet.
_______________________________________________________________________________________

Commentaires

  1. J ai bien retrouvé des sentiments identiques face à l accouchement! Il ne reste que les bons souvenirs et la sensation d avoir son enfant dans les bras dès sa sortie gomme tout ce qu on a vécu de l accouchement lui même. Il est vrai que pour moi aussi c était une douleur à accepter parce qu il y avait un cadeau à l arrivée! A bientôt pour la suite de vos nouvelles aventures! Mutti

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En effet, le cadeau à l'arrivée vaut le détour et suffit à endurer sans trop de mal cette douleur si particulière ! Merci d'avoir pris le temps de commenter, à bientôt ;)!

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

This is the end #1

Inspirations et Esthétisme [5]

L'huile de coco : info ou intox ?